acide, dude.
le vrai je l’avale
faites-moi vomir
vos doigts dans ma gorge
au fond tout au fond
de ma gueule grunge
conne je suis
conne mais je sais
comme si fort je sens
l’instinct fauve
les pupilles dilatées
à voir clair dans l’obscure
à boire l’ère abrasive
oscillez-vous sans cesse
entre l’enfer et l’euphorie
entre pudeur et indécence
êtes vous hypo, hyper
vous consumez vous
dans l’inconstance
je au pluriel
se querellent toutes seules
elles - ne - sont - pas
sans cible
sensibles mais pas sans cible
par la fenêtre
je jette le je
m’imprègne de cet impalpable
l’absurde âme saoule
qui sans me plaire me parle
de transcendance
si la mort s’amenait demain
nous irions danser
nous nous réjouirions
transportées par l’union
lovées l’une à l’autre
j’aurai vécu
j’aurai vécu
je me tatoue car
tout peut me tuer
m’estompe et me tue
sage sotte et je saute
lièvre sur tes lèvres
mièvre sur mes rêves
j’existe car
on m’a exécutée
j’ai fait mes dents
j’exauce mes dons
ton affront
un emprunt que j’imprime
je dresse la dette
paye la note
dompte la chatte
couchée dans ma gorge
arrache les cheveux
pendus à ma langue
pour voir si tu vires
pour voir si tu tangues
jazzy je veux
veiller effrontément
me droguer la nuit
fracturer l’ordre des choses
bien trop dérangés
bien trop dérangés
oui mes poèmes
bégayent et ne gagnent rien
que la poussière
d’une lecture en diagonale
les normes sont nommées merci
je m’en départis
dix doigts dix dés
le nez Cyrano
planté sur un corps
de sirène postiche
souillé par l’offense
si vite si vite
les injures s’imprègnent
une seconde si tu craques
y crois
une seconde si tu craques
y crois
dans l’ombre l’or
l’heure est une ambre
qui pèse
se fige
enfant tout enfant
je voulais tout faire
fumer l’enfance fumer tout court
me couler comme du béton
dans une geôle rose
la hiérarchie m’en fous
vos chartes m’enferment
j’conduis sans char
des échecs plein les roues
le long des routes crevées
et qui - au sommet s’échoue
qui parle au père comme une proie
qui passe les morts
au peigne fin
pardon de tout mon pouls pardon
je vous distingue dans les vents
à travers l’abattement
des pluies diluviennes
ce monde
tel quel nous meurt
à toi mère, qui chaque jour,
pose le pied au sol
un pieu dans le coeur
qui voudra cette fois me lire
le texte l’excès
interminable je
suis la teigne sur ta table
très tôt j’ai eu
l’orgasme et l’orgueil
d’un homme qui ne tient pas ses couilles
blast femme c’est quoi
vous les vers ?
raconte
raconte je cogne
crains moi je crève
crache des craies
crasses et diamants
le derme damne
ils dorment
je viens d’un peuple sale
aux minutes de silence sombre
née au bon endroit
moment
chez les mauvais
ma blancheur génocide
me gêne
forcément
force-moi
aux beaux mots
à l’espoir dénudé
apprends-moi
à les dénoncer
en douceur
à toi mère, qui chaque jour,
pose le pied au sol
un pieu dans le coeur
nos nuits nous nuisent
de sommeils souillés
de bombes et de viols
nos cauchemars
leur réalité
j’écris car j’y crois
car mes mots me mangent
mes songes me sautent comme des singes
il n’est pas une situation que je ne sermonne
j’exulte oui
exactement
au cœur d’un chaos calme
j’ai vu des gifles des coups
de portes et de ceintures
des ecchymoses sur son corps pur
de poupée profane
j’hurlais
en vain dans mes veines
ouvrais les vannes dans le vent
tu les voulais vanilles mes vociférations
pourtant vilaines marquées elles sont
au fer rouge retiens-bien
harcelée dans la rue les rangs
par des majeurs presque toujours
je suis du genre qui fait geindre
une espèce d’espèce
joues rouges de gifles
les seins qui pointent comme des pommettes
je te souviens comme une comète
avalée par l’espace
tant de pans et de peine
où est cette paix de nos tripes
la nuit s’est présentée à moi
en quête comme une insomniaque
je sais bien les lueurs de la lune
du retard et de la divergence
je veux - pas la lune l’homme
de miel
des parties de pertes
d’abandon de soi
il toussote comme un agneau
face à la douleur
dorlote-là
gagne son cœur
il toussote comme un agneau
face à la douleur
dorlote-là
gagne son cœur
Vide
la maison vide
vide de toi
les cartons pleins
promettent ton retour furtif
je n’étais pas là
le jour où tu m’as abandonnée
mes cheveux platines noircirent immédiatement
mon sourire mes cinq ans brutalement se ridèrent
un cri dans l’air que je ne cesse de fuir
toujours au bord du gouffre depuis
je termine en crachant sur l’aurore
-
à nouveau
je vous sens me laisser
comme on laisse un pourboire
en croyant bien faire
a.
des variations bucoliques
de neige au dehors
blanchissent l’oiseau
de son plumage
b.
me sens train de grêle
précipitée
du monde déjà
presse les railles
collisions
à grande vitesse
c.
à qui ressemblerais-tu si
on te fardait d’amour si
on comblait tes bouches
d’amendes & d’eau fraîche
d.
crois pas que
tu me comprennes
crois que
tu te piges
dans mes prunelles comprimé
e.
plante Patience
sans surprise pousse
tranquillement pas vite
l’horticulture
l’horreur un peu
sur le fil flétrit des horizons
me concentre pour
ne pas craquer me conserve
au fond d'une boite
consens sans maudire
pas si vivace
dans ma pépinière
les racines récitent
racontent
j’apprends
doucement mais
c’est brutal
f.
au feu son foutre figure de fièvre
à la force
du fer rouge
des flèches entre tes failles
fictive la fougue
en fugueuse je file
vite te fesser la face
moi fichue
toi fiché
les plaisirs
je les forme les fonds
les plie les déplume
batailles d'ailes d'or
ta flûte folâtre
jeune femme pas fan
du sans fondement
des mélodies creuses
suis sauvage
old school
g.
g pour Gaza
que chaque journée inonde
de terreurs et de sang
gaza
À toi mère qui chaque jour
pose le pied au sol
un pieu dans le coeur
ce monde
tel quel nous meurt
nos nuits nous nuisent
un sommeil souillé
de bombes de viols
nos cauchemars
leur réalité
pardon de tout mon pouls pardon
je vous distingue dans les vents
à travers l'abattement
des pluies diluviennes
-
To you, mother, who every day
puts a foot on the ground
a stake in the heart
this world
as it is, suicides us
nights that harm
a soiled sleep
by bombs by rapes
our nightmares
their reality
forgiveness with all my pulse, forgiveness
i discern you in the winds
through the despondency
of the torrential rains
Tardigrade
tu me nuit
noire au fond de moi
recroquevillée microscopique
telle une tardigrade
expédiée sur la lune
vidée de mon zoo
zébrée d’une lumière
libre
j’arrache la cage
bavures sur les barreaux
métalliques
j’hoquette
chaque liqueur
de myrte de mort
d’aliénation
spirituelle non plus
spiritueuse
dans ma planète
nouvelle & bleue
persante
je siffle & souffle
mes vulnérabilités
vacantes jugées
par les extras
me galvanisent
Ligature
égo lego
à construire à
démonter
bien
dans mes bassesses
lacets au vent
mon sarcasme
est élastique
mes amitiés
en porcelaine
moi éléphante
défenses ébènes
les gens me gênent
je jeûne souvent
digère l’élan
géant de mes
tribulations
sociales
peau aime
poème je t’encadre
tu es tableau
tout ce que l’on désire
ce que l’on craint
pléiade dans l’encéphale
halo sapiens
rein du monde reine
de ma vie
tant d’âmes lovées dans ton derme de bois
d’esprits
dans ta puissance
mon destin ma paix petits jours et longues nuits
poème à toi
je dédie tout
tu transcendes colores contrastes
visages colonnes
pyramides et instants
le monde n’existe qu’à travers toi
peines et preuves
ta force souffle
l’extensibilité
des sensibles
tu es la science
des créatures la religion
des transportés l’ivresse
des exaltés
ô bel univers ma belle brisée
angélique diablesse auguste
qui continuellement se ravaude
tu es une langue crue rose rouge
juste
romantique et totale
trop
mes billets brûlent
je t’aime comme je suis
tout feu tout femme
À l’Amour À l’Amør
Entre nous
les trêves se crèvent vite
alors on cesse les caresses
on s’évite
tout à coup on délibère
impudiques
on se fâche je casse des verres
pathétique
plus de crises que de câlins
le public ne comprend rien
à toi mon État Mal
à moi ton État Damn
on s’aime et on s’ampute
on saigne et on percute
on perd
CUT
Reflection
Je n’ai pas le choix de songer
je ne peux rien contre les troubles
de mon âme
heurtée parfois
par le mouvement des foules
absurde
j’ai le choix d’écrire
manifester sur la feuille
l’automne
les arbres
une intention
je n’ai pas le choix de ressentir
réussir
échouer
j’ai le choix d’essayer
m’évertuer
à faire vivre
ma vérité
voilà ce qui compte
je n’ai pas le choix d’avoir peur
hystérique parfois
j’ai le choix d’accepter
qui suis-je pour refuser
le jeu que j’ai
ce que
je suis
trop
on se dévisage
trop
les chirurgies des visages
des âmes
des lèvres et des paroles
sont des opérations douteuses
ma foi
je m’en méfie
qui sommes nous pour exiger
le changement
du voisin
bien-sûr nous avons peur
le passé s’amoncelle
en des souvenirs douloureux
ils ressemblent à des obstacles
ce sont des tremplins
je n’ai pas qu’à « bien me tenir »
être sage
aimée
approuvée
nous sommes là pour l’expérience
des humanités
mythes consciences enseignements
des religions des natures des univers
paradoxaux et
bizarres
des neurones étranges
leurs réflexes
comportementaux
des anamnèses
aux images brèves
des vies passées
enfin
nous avons le choix de projeter
nos espoirs et nos cris
à foison
la foi on
doit avoir la foi
en quelque chose
la terre sait
nous ne sommes pas venus
pour nous taire
nous ressembler
c’est pour déterrer nos craintes
que l’on se rassemble
dans l’amour de soi
rayonnant
sur l’autre
chacun réverbère
ses fréquences colorées
pas là pour enfiler des perles
là
pour les trouver
Ira l’Iran
Cheveux en tresse
couper
à l’élastique
rompre
avec les coiffes
les dyslexiques
des religions
détresse des (f)âmes
homme
toi qui te voile la face
observe les
tes poupées
hisser leurs draps noirs
au sommet de vos caprices
vois
la foule en feu
le bouillon de fureur
qu’exorcisent l’excès la rage
de vos démences
une seconde
cesse le prêche
prête l’oreille
debout
elles te parlent
tu sais
il y a des femmes
sous vos drapeaux cendrés
seules celles dont le cœur s’y enveloppe
déterminent leur beauté
tu sais
ces folles qui offrent
la vie aux fous
je rage et brûle
à l’Iranienne
femmes
fatales
le choix est une fortune
que toutes
nous devrions connaître
votre combat restera
dressera
l’exemple et la mémoire
je vous admire
femmes
je vous louange
une colombe surplombe
les terres désertes
les oasis les plaines
chaque cime et chaque mont
c’est sous son œil ouvert
Dames
que les mâles vous trahissent
elle assurera
le rouage des peines
l’éphémérité des cycles
l’équité dans l’unité
déposera le rameau
au cœur du calme
ressuscité