Vide

la maison vide
vide de toi
les cartons pleins
promettent ton retour furtif

je n’étais pas là
le jour où tu m’as abandonnée

mes cheveux platines noircirent immédiatement
mon sourire mes cinq ans brutalement se ridèrent

un cri dans l’air que je ne cesse de fuir

toujours au bord du gouffre depuis
je termine en crachant sur l’aurore

-

à nouveau
je vous sens me laisser
comme on laisse un pourboire
en croyant bien faire

-
a.

des variations bucoliques
de neige au dehors
blanchissent l’oiseau
de son plumage
​​​​​​​

b.

me sens train de grêle
précipitée

du monde déjà
presse les railles

collisions
à grande vitesse


c.

à qui ressemblerais-tu si
on te fardait d’amour si
on comblait tes bouches
d’amendes & d’eau fraîche


d.

crois pas que
tu me comprennes

crois que
tu te comprends
comprimé dans mon regard


e.


plante Patience
sans surprise pousse
‘tranquillement pas vite’

l’horreur un peu
l’horticulture

me concentre pour
ne pas craquer
me conserve
consens

pas si vivace
dans ma pépinière
les racines récitent
racontent

j’apprends
doucement mais
c’est brutal


f.

au moins le
désir est éventré

il y a surdose
mécontentement

les plaisirs
je les prends
les croque au mérite

ma cadence :
coups de comas
d’attentes
d’accomplissements

suis sauvage
old school



g.


g pour gaza
que chaque journée inonde
de terreurs et de sang

sang sillonne le sable
les ruelles
teinte les remous
de la mer qui se meut
en deuil
Tardigrade  

tu me nuit
noire au fond de moi
recroquevillée microscopique 
telle une tardigrade 
expédiée sur la lune 

vidée de mon zoo 
zébrée d’une lumière
libre

j’arrache la cage
bavures sur les barreaux
métalliques 

j’hoquette 
chaque liqueur 
de myrte de mort 
d’aliénation 

spirituelle non plus
spiritueuse 

dans ma planète
nouvelle & bleue
persante 
je siffle & souffle

mes vulnérabilités

vacantes jugées
par les extras
me galvanisent
Ligature 

égo lego 
à construire à 
démonter 

bien
dans mes bassesses 
lacets au vent 

mon sarcasme
est élastique 

mes amitiés
en porcelaine
moi éléphante 
défenses ébènes

les gens me gênent 
je jeûne souvent 
digère l’élan 
géant de mes 
tribulations 
sociales

Peau Aime 

  poème je t’encadre
tu es tableau

tout ce que l’on désire
ce que l’on craint 

pléiade dans l’encéphale
halo sapiens 

rein du monde reine 
de ma vie

tant d’âmes lovées dans ton derme de bois
d’esprits 
dans ta puissance

mon destin ma paix petits jours et longues nuits 
poème  à toi 
je dédie tout 

tu transcendes colores contrastes 
visages colonnes 
pyramides  et instants 

le monde n’existe qu’à travers toi

peines et preuves 
ta force souffle
l’extensibilité
des sensibles 

tu es la science 
des créatures la religion 
des transportés l’ivresse 
des exaltés 

ô bel univers ma belle brisée 
angélique diablesse  auguste
qui continuellement se ravaude 

tu es une langue crue rose rouge 
juste
romantique et totale

trop 
mes billets brûlent 
je t’aime comme je suis 
tout feu tout femme 
À l’Amour À l’Amør 

Entre nous 
les trêves se crèvent vite 

alors on cesse les caresses 
on s’évite 

tout à coup on délibère 
impudiques

on se fâche je casse des verres 
pathétique 

plus de crises que de câlins 
le public ne comprend rien 

à toi mon État Mal
à moi ton État Damn

on s’aime et on s’ampute 
on saigne et on percute 

on perd 

CUT

Reflection

Je n’ai pas le choix de songer

je ne peux rien contre les troubles
de mon âme

heurtée parfois
par le mouvement des foules
absurde

j’ai le choix d’écrire 
manifester sur la feuille
l’automne
les arbres 
une intention 

je n’ai pas le choix de ressentir 
réussir 
échouer 
j’ai le choix d’essayer 

m’évertuer 
à faire vivre 
ma vérité 

voilà ce qui compte 

je n’ai pas le choix d’avoir peur
hystérique parfois

j’ai le choix d’accepter 

qui suis-je pour refuser 
le jeu que j’ai
ce que 
je suis 

trop
on se dévisage
trop

les chirurgies des visages
des âmes 
des lèvres et des paroles
sont des opérations douteuses 
ma foi
je m’en méfie 

qui sommes nous pour exiger
le changement
du voisin

bien-sûr nous avons peur
le passé s’amoncelle 
en des souvenirs douloureux

ils ressemblent à des obstacles
ce sont des tremplins

je n’ai pas qu’à « bien me tenir »
être sage
aimée 
approuvée 

nous sommes là pour l’expérience

des humanités 
mythes consciences enseignements
des religions des natures des univers 
paradoxaux et
 bizarres

des neurones étranges
leurs réflexes 
comportementaux 

des anamnèses 
aux images brèves 
des vies passées 

enfin 

nous avons le choix de projeter 
nos espoirs et nos cris
à foison 
la foi on
doit avoir la foi

en quelque chose 

la terre sait 
nous ne sommes pas venus 
pour nous taire 
nous ressembler 

c’est pour déterrer nos craintes 
que l’on se rassemble
dans l’amour de soi
rayonnant 
sur l’autre

chacun réverbère 
ses fréquences colorées

pas là pour enfiler des perles 
là 
pour les trouver 





Ira l’Iran 

Cheveux en tresse 

Couper 
à l’élastique 

rompre
avec les coiffes 

les dyslexiques 
des religions 

détresse des (f)âmes

Homme 
toi qui te voile la face 
observe les 
tes poupées
hisser leurs draps noirs 
au sommet de vos caprices 

Vois
la foule en feu
le bouillon de fureur 
qu’exorcisent l’excès la rage 
de vos démences

une seconde 
cesse le prêche 
prête l’oreille 
debout 
elles te parlent 

Tu sais
il y a des femmes 
sous vos drapeaux cendrés 
seules celles dont le cœur s’y enveloppe
déterminent leur beauté 

Tu sais
ces folles qui offrent

la vie aux fous  

je rage et brûle
à l’Iranienne 

Femmes 
fatales 

Le choix est une fortune
que toutes
nous devrions connaître 

Votre combat restera 
dressera 
l’exemple et la mémoire 

Je vous admire 
femmes
je vous louange

Une colombe 
surplombe
les terres désertes 
les oasis les plaines 
chaque cime et chaque mont 

C’est sous son œil ouvert 
Dames 
que les mâles vous trahissent 

Elle assurera
le rouage des peines 
 l’éphémérité des cycles 
 l’équité dans l’unité 

Deposera le rameau 
au cœur du calme
ressuscité

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